quarta-feira, 25 de dezembro de 2013

Du Mali au Mississipi
de Martin Scorcese
  
Du Mali au Mississipi (1-4)
Du Mali au Mississipi (2-4)
Du Mali au Mississipi (3-4)
Du Mali au Mississipi (4-4)
Martin Scorcese fait état de sa passion pour le Blues du Sud des Etats-Unis et part au Mali explorer les racines africaines de cette musique.
Un mélange d’images d’archives et de témoignages de part et d’autre de l’Océan Atlantique.
Troisième volet de la série Martin Scorcese presents… the blues, produit et co-réalisé par le célèbre auteur des Affranchis ou de Taxi Driver, Du Mali au Mississippi fait suite aux documentaires de Wim Wenders (The Soul of Man) et de Richard Pearce (La Route de Memphis).
Scorsese construit ce documentaire comme un double voyage dans le temps et l’espace, en faisant alterner images d’archives et interviews, aux Etats-Unis et en Afrique.
Dans le « Sud du Sud » américain, il filme avec une grande simplicité quelques anciennes gloires du Blues, parmi lesquels Dick Waterman, Sam Carr ou Taj Mahal.
Images simples de vieux hommes assis sous le porche de maisons typiques de Louisiane ou du Mississippi, à la fois nostalgiques et satisfaits du chemin parcouru.
Les documents d’archives donnent à voir quelques-uns des plus grands bluesmen qui ont gravité autour du génial producteur Alan Lomax, découvreur infatigable de nouveaux talents parmi lesquels Muddy Waters, Son House ou John Lee Hooker.
Puis, on embarque au Mali grâce à l’entremise d’un jeune musicien américain, Corey Harris, qui avec son maillot old school de football des Pays-Bas, ses longues dreads, ses claquettes usées, et son français respectable, part à la rencontre de quelques grands noms de la scène malienne.
Une étude de la filiation entre musique africaine et blues américain
Ce jeune bluesman que l’on voit d’abord reprendre quelques classiques du genre part ensuite à la rencontre de grands noms de la musique africaine avec, en filigrane de ses interviews, la question suivante : quel est le trait d’union entre le blues et la musique africaine contemporaine ? Puisque nous avons une racine musicale commune, que reste-t-il de commun entre nos deux musiques ?
Et c’est peut-être le reproche qu’on peut faire à ce film, celui de perdre le fil de l’analyse de la filiation.
Scorsese y reprend un fait historique bien connu : le blues est le fils des rythmes africains, des tambours qui vibraient 300 années plus tôt dans le Golfe de Guinée, et qui, pour avoir été interdits par les esclavagistes blancs, ont resurgi sous la forme d’un avatar à corde, la guitare.
On aurait aimé que le film creuse un peu plus ce cliché de l’histoire de la musique. Or, bien que fascinants et nécessaires, ni l’interview de Salif Keita ni le reste des plans tournés au Mali n’apportent de réponse à cette interrogation et ne permet de découvrir autre chose que deux musiques qui semblent finalement faire chemin séparé.
Seul l’entretien avec Ali Farka Touré, l’une des grandes voix de la musique malienne, permet de recentrer le documentaire sur la réflexion de départ. On découvre pourquoi, malgré son sang noble qui aurait dû le condamner à ne surtout pas vivre la vie d’artiste, il s’est engagé dans la musique, et dans la pratique de la guitare, cet instrument désormais indispensable dans la musique africaine contemporaine.
Du Mali au Mississippi mérite le coup d’œil, d’abord parce qu’on y découvre ou redécouvre des musiciens au talent fou, et que Martin Scorsese s’y positionne en réalisateur passionné et érudit (bien qu’il n’ait, précisons-le, pas tourné lui-même les scènes au Mali).

By Romain Dostes   Source: africavivre

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